
Maison
natale de Renaudot
Ouvert
en 1981, ce musée perpétue le souvenir de Renaudot et nous rappelle que cet
homme fut à la base d'institutions modernes.
Installé
dans la maison natale de Théophraste Renaudot, une belle demeure du XVIème
siècle, ce musée de cire retrace la vie et l'oeuvre du fondateur de la
presse française. Cette maison qui vit naître Renaudot en 1586 fut acquise
par la ville de Loudun soucieuse de préserver ce patrimoine important géré
aujourd'hui par l'Association des
"Amis de Théophraste Renaudot".
Qui étiez-vous Monsieur
Renaudot?
1586-1653
Un jour, à la fin de l'année 1586, dans la cité
huguenote de Loudun, aux marches de l'Anjou, de la Touraine et du Poitou,
naissait au foyer de Jean Renaudot, précepteur de la jeunesse et de Cécile
Fournau, un garçon, auquel on donna, lorsqu'il fut porté au temple, le nom
prédestiné du disciple préféré d'Aristote : Théophraste"L'homme au
divin langage".
Après de
bonnes études classiques jusqu'en 1602, il suit à Paris des cours de
chirurgie. En novembre 1605, il rejoint la faculté de médecine de Montpellier
qui accueille les protestants, est ouverte aux idées novatrices telle que
l'étude de la chimie et possède,depuis 1598, son Jardin des Plantes.
En neuf mois, il y
conquiert tous ses grades. Après plusieurs séjours à l'étranger,
notamment en Angleterre, en avril 1607, il revient à Loudun pour y exercer
la médecine. Il y épouse, le 10 juin 1608, Marthe Dumoustier, protestante,
qui lui donnera neuf enfants, quatre garçons et cinq filles. L'aîné Isaac,
et le troisième, Eusèbe, - dont est issue, par les femmes, une descendance
aussi nombreuse que distinguée - deviendront médecins comme leur père.
Docteur en
médecine, le 12 juillet 1606, à dix neuf ans; médecin ordinaire du roi, dès
1612 ; commissaire général des pauvres du royaume, en 1618.
Il publie, en
1619,
une Description d'un médicament appelé
" Polychreston" et,
en 1620, un Discours sur le scelet c'est-à-dire sur les os de l'homme qu'il
dédie, l'un et l'autre, aux députés des églises réformées assemblez à
Loudun... C'est à cette époque que le père Joseph vient y prêcher la
Pentecôte où "« il se fit écouter des hérétiques non moins que des
catholiques ».
C'est à cette même époque qu'Armand-Jean du
Plessis de Richelieu, évêque de Luçon à vingt et un ans, en 1606, docteur en
Sorbonne, l'année suivante, vit retiré dans son prieuré de Coussay
- à quatre lieues de Loudun. Il est admis au Conseil le 29 Avril 1624,
Renaudot, qui a quitté Loudun pour toujours, s'installe à Paris avec sa
famille. La coïncidence est trop évidente pour ne pas être soulignée. Sous
l'influence de Bérulle, il se convertit au catholicisme en octobre 1628.
Pour accomplir sa mission le
cardinal ministre,
féodal dans l'âme, a besoin d'avoir près de lui des hommes à lui entièrement
dévoués à son service et à sa personne, des créatures dont il fera la
fortune en exigeant, en échange, le dévouement le plus entier. Théophraste
Renaudot fut l'un d'eux.
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Théophraste
Renaudot, le journaliste
Quand Renaudot vint pour la première fois à Paris, il fut surpris du
grand nombre de petites feuilles volantes imprimées souvent en cachette, qui
se vendaient sous le nom de nouvelles à la main.
Protégé par
Richelieu, Renaudot va bénéficier d'un brevet qui lui donne droit
d'imprimer. La gazette devient rapidement la voix officielle, tout à la fois
outil de propagande et d'information cherchant à rectifier les rumeurs ;
elle vante les initiatives et mérites de la politique menée par le cardinal.
Renaudot
n'a jamais caché l'état de subordination dans lequel se trouvait son
journal,«Ma plume n'a été que greffières ».
Et les propos du cardinal: «La gazette fera son devoir ou Renaudot sera
privé des pensions dont il a jouy jusqu'à présent ».
Théophraste
Renaudot devint le créateur de la presse moderne liée par définition à la
vie de la nation. La gazette est imprimée dans la maison à l'enseigne du
"Grand Coq", rue de la Calandre, en la cité, non loin du Palais et de
"Notre-Dame".
La
rue de la Calandre a disparu: Une plaque posée sur une des maisons du quai
du Marché Neuf indique aujourd'hui où se trouvait le bureau de Renaudot, là
même ou sortit des presses de Théophraste Renaudot le 31 Mai 1631:
« La Gazette »
Le 25
Octobre 1653, le plus illustre des loudunais s'éteint aux galeries du Louvre
à l'âge de 69 ans, là-même où sa fonction d'historiographe du roi, depuis
1646, lui valait un logement.
Etrange destinée que celle de
Théophraste Renaudot : homme de coeur, il fréquenta les gueux, soulageant de
son mieux leur misère. Médecin ordinaire du roi, il connut la magnificence de
la vie dans l'entourage de deux rois .
La
Gazette le mena dans l'immortalité.
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